Huîtres et moules vont pâtir de l’acidification des océans

La concentration du gaz carbonique (CO2) dans les eaux superficielles des océans augmente, et avec elle l’acidité de ce milieu. Les conséquences de cette acidification pour les organismes marins tels que le corail, le plancton, les algues et nombre de micro-organismes à coquille risquent d’être dévastatrices : le calcaire dont est constitué leur squelette est plus difficile à former lorsque le pH de l’eau baisse.

Pour certains mollusques d’intérêt commercial, telles l’huître ou la moule, l’impact ne sera pas non plus anodin, comme le montre une étude à paraître dans la revue Geophysical Research Letters. En modifiant la concentration en CO2 dans des aquariums abritant des moules comestibles (Mytilus edulis) et des huîtres du Pacifique (Crassostrea gigas), une équipe internationale a constaté que la vitesse de fabrication des coquilles était respectivement diminuée de 25 % et 10 % lorsqu’on atteignait un taux de CO2 correspondant à un scénario moyen prévu pour 2100.

“Il s’agit de mesures à court terme, note Jean-Pierre Gattuso, du laboratoire d’océanographie de Villefranche-sur-Mer (CNRS, université Pierre-et-Marie-Curie), cosignataire de l’article. On ignore si cela conduira à une croissance plus lente, à une coquille plus fragile, ou si cela induira un mécanisme d’adaptation à long terme.”

L’aquaculture des mollusques représente un marché mondial annuel de 7,9 milliards d’euros. Outre leur intérêt commercial, ces animaux jouent un rôle de filtration des eaux. Leur déclin aurait un impact sur l’ensemble des écosystèmes côtiers.

Le Monde, Hervé Morin, 20 Mars 2007. Article (subscription required).


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