Jusqu’au printemps 2015, les scientifiques de l’expérience eFoce s’intéresseront aux impacts de l’acidification des océans sur des plantes aquatiques et de petits organismes vivant à proximité.
Initialement prévue à la fin de l’année dernière, l’expérience eFoce, d’observation des impacts de l’acidification de l’océan, débutera finalement en mars. “A Noël, nous avons essuyé une tempête dévastatrice dans la rade : un morceau de carcasse de bateau échoué est venu percuter et détruire un de nos aquariums, nous sommes en période de reconstruction“, explique Frédéric Gazeau, coordinateur du projet, chercheur au laboratoire d’Océanographie de Villefranche. Les futurs systèmes seront conçus pour être enlevés plus facilement, afin d’éviter ce type de désagréments. Les expériences devraient ensuite se dérouler jusqu’au printemps 2015.
Les scientifiques testeront les réactions positives ou négatives à une acidification des eaux de plantes aquatiques, les posidonies, et d’organismes non mobiles qui vivent dans les sédiments à proximité (bactéries, des gastéropodes, etc.).
Les espèces “calcaires” sensibles à l’acidification
Ils disposent déjà d’un certain nombre d’informations grâce à des tests en laboratoire ou des observations du milieu naturel. Des sites normalement acidifiés par l’activité volcanique, laissent ainsi supposer que les espèces qui produisent du calcaire supportent mal l’acidification.“A Ischia, dans le sud de l’Italie, nous avons des émissions de bulles de gaz dans la région côtière composées à 99,9% de CO2. Les oursins, bivalves ou même les algues calcaires disparaissaient à proximité de ces émissions”, détaille Frédéric Gazeau.
Un pH plus acide réduit en effet la disponibilité des ions carbonates dans l’eau nécessaire à la formation du calcaire des squelettes ou des coquilles. A l’inverse, les posidonies qui utilisent le CO2 pour se développer (lors de la photosynthèse) semblent se plaire dans ce type de milieu.
[…]
Dorothée Laperche, Actu-Environnement, 21 February 2014. Full article.