Le CO2 : poison pour les poissons (radio; in French)

Le changement climatique et l’acidification des océans ont un impact sur la survie des poissons. C’est le résultat d’une étude australienne qui vient de paraître.

L’océan piège une partie du gaz carbonique que nous émettons chaque année. Depuis la révolution industrielle il a stocké un tiers des émissions de CO2. Mais la concentration provoque une diminution du PH de l’eau de mer. Les océans se sont acidifiés de 30% en un siècle. Les chercheurs australiens ont tenté une expérience avec le fameux poisson clown. ILS ont plongé des larves dans deux bassins : l’un avec une concentration normale de CO2. L’autre avec les niveaux que l’on pourrait atteindre à la fin du siècle. Dans chacun des bassins, ils ont fait passer un courant d’eau porteur de l’odeur d’un prédateur. Ils se sont rendu compte que les poissons qui barbotent dans de l’eau acide restaient insouciants à cette odeur et passent 93% de leur temps dans le courant. Ils prennent plus de risque et leur taux de mortalité est entre 5 à 9 fois plus important. Alors que les autres, évitent le courant dangereux. Voilà pour l’observation. Quant aux explications, elles sont encore théoriques.



Pour le professeur Minday, l’acidification des océans pourrait perturber l’odorat des poissons et réduire leur instinct de survie. Dans ces conditions, les prédateurs auraient de quoi se remplir l’estomac. A moins que leur instinct de chasseur soit lui aussi diminué par l’acidification des océans. En tout cas, c’est la première fois que l’on mesure un impact sur les poissons. A Ville franche sur mer, l’Observatoire Océanique a démontré que les mollusques ont du mal à fabriquer leur coquille. En immergeant des espèces dans des aquariums. Dans chacun des bassins les scientifiques injectent du dioxyde carbone pour simuler la concentration attendue dans 50, 100, 150 ans. Ils ont observé que l’acidification réduit de 50% la calcification des coraux. Le phénomène touche également des espèces commerciales comme les huitres et les moules : moins 15 à 25%.

Nathalie Fontrel, France Info, 27 March 2011. Web site and radio.


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