Acidification des océans : l’appel de Monaco

Plus de 150 grands noms des sciences de la mer, originaires de 26 pays, ont appelé les décideurs à agir pour réduire les émissions de CO2. Objectif : éviter que l’acidification des océans ne cause des dommages étendus et graves aux écosystèmes marins. Un avertissement lancé lors de la “Déclaration de Monaco”, rendue publique le 30 janvier.




Un processus en marche

Les scientifiques soulignent que l’acidification des océans est déjà détectable et s’accélère. Ce processus est redoutable. Il a un impact direct sur certains organismes marins qui secrètent du calcaire, comme les moules, les huîtres ou les récifs coralliens. Un impact indirect sur la chaîne alimentaire marine et sur l’industrie de la pêche est aussi à prévoir. Ils mettent en garde sur le fait que les impacts socio-économiques négatifs de ce processus ne pourront être évités qu’en limitant à l’avenir les taux de CO2 dans l’atmosphère.

Des études internationales

La Déclaration de Monaco s’appuie sur le Rapport sur les priorités de la recherche (Research Priorities Report) élaboré en octobre dernier par les participants au deuxième Symposium international sur l’Océan dans un monde trop acide, organisé par la Commission océanographique intergouvernementale (COI) de l’UNESCO, le Comité Scientifique pour les recherches océanographiques (SCOR), l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) et le Programme International géosphère-biosphère (PIGB), avec le soutien de la Fondation Prince Albert II de Monaco ainsi que d’autres partenaires.

Quelle sera l’ampleur des dégats ?

« La chimie des océans joue un rôle si essentiel et les changements qui l’affectent sont si rapides et si graves que leurs effets sur les organismes semblent désormais inévitables », a déclaré James Orr du Laboratoire de l’environnement marin de l’AIEA (AIEA-LEM) et président du symposium. « La question maintenant est de savoir quelle sera l’ampleur des dégâts et à quelle vitesse ils se produiront. Le rapport du symposium résume l’état des connaissances scientifiques et fixe des priorités pour les futurs travaux de recherches, tandis que la Déclaration de Monaco exhorte les dirigeants politiques à agir d’urgence pour réduire les sources du problème. »

Une collaboration nécessaire

« Dans la perspective de faire progresser la science sur l’acidification des océans, nous avons besoin de réunir les meilleurs scientifiques pour partager les résultats de leurs travaux et établir des priorités de recherche afin de mieux connaître les processus d’acidification et leurs effets sur les écosystème marins», a expliqué Patricio Bernal, Secrétaire exécutif de la Commission océanographique intergouvernementale de l’UNESCO. « La série de symposiums sur l’océan dans un monde trop acide joue ce rôle de forum pour les scientifiques tous les quatre ans et le Rapport sur les priorités de la recherche qui en résulte est un document de référence sur ce que nous savons aujourd’hui de l’impact de l’acidification ».

La Déclaration et le Rapport ont été présentés par James Orr, Jean-Pierre Gattuso, coordinateur de l’European Project on Ocean Acidification (EPOCA), et Denis Allemand, de la Fondation Prince Albert II, lors d’une conférence de presse organisée au Centre de convention Acropolis de Nice (France).

http://www.science.gouv.fr, 30 January 2009. Article.


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