Pendant 4 jours, Monaco accueille des scientifiques du monde entier pour un Symposium sur l’acidification des mers. Les océans absorbent une partie du gaz carbonique que nous émettons. Une fois dans l’eau, le CO2 se transforme en acide carbonique. Le phénomène diminue la quantité de carbonate présent dans l’eau, or le carbonate est indispensable à la formation des squelettes et des coquilles de certains organismes marins. C’est déjà arrivé dans l’histoire de la planète. Il y des millions d’années 98% des coraux ont disparu sans doute parce que les océans étaient devenus trop acides. Mais cette fois ci le phénomène est extrêmement rapide. Du jamais vu. Depuis la révolution industrielle, l’acidité de l’océan a augmenté de 30%. Parce que depuis la révolution industrielle les émissions de gaz carboniques liés à la combustion des combustibles fossiles ne cessent de croitre.
L’acidification ne touche pas seulement les coquillages, les coraux ou le phytoplancton mais aussi les poissons. Avec une baisse de leur défense immunitaire et le risque d’asphyxie.
Comment résoudre ce problème ? Certains scientifiques proposent de saupoudrer du carbonate de calcium dans les océans pour compenser l’acidité. « Sur le papier ça marche » remarque Jean Pierre Gattuso du laboratoire d’océanographie de Villefranche sur mer. Mais l’idée lui semble farfelue. Il faudrait des quantités énormes de carbonate de calcium et comment faire ? Combien de navires ou combien d’avions pour le déverser en mer. La priorité est toujours la même : réduire les rejets de CO2… sinon, les moules, les oursins, les huitres risquent de se retrouver tous nus, sans coquille.
Enfin, l’acidification peut avoir des effets désastreux sur la capacité des océans à absorber du gaz carbonique. A ce moment là, le CO2 restera dans l’atmosphère, renforcera l’effet de serre et les changements climatiques.
France Info Planète mer, 5 Octobre 2008. Ecouter.