Trop d’acide dans la mer (in French)

EPOCA, c’est le projet de recherche européen sur l’acidification des océans. Le phénomène est prouvé. Mais on connait mal son impact sur les écosystèmes et les organismes marins. Depuis le début de la révolution industrielle les océans ont absorbé 30% des émissions de gaz carbonique produites par les activités humaines. Une fois dans l’eau de mer, le CO2 provoque une diminution du PH. L’eau devient plus acide et capable de s’attaquer aux organismes à squelette et coquilles en calcaire. Une étude publiée par Jean Pierre Gattuso du laboratoire d’océanographie de Ville franche sur mer a montré que la calcification des moules peut diminuer de 25%, 12% pour les huitres. Ces expériences en laboratoire vont continuer. Mais les chercheurs vont également utiliser le milieu naturel. 9 sacs capables de contenir 10 000 litres d’eau vont être immergés dans les eaux du Spitzberg. Et là aussi, on va modifier le PH de l’eau pour observer la réponse des organismes. Le projet Epoca mobilise 9 pays. Ville franche dispose déjà d’une station de mesure en Méditerranée. Les chercheurs vont s’intéresser à l’Arctique, parce que l’on sait que le CO2 se dissout plus rapidement dans les eaux froides. Epoca va tenter de reconstituer les variations du PH depuis des millions d’années. Les paléo océanographes pratiquent des carottages dans les fonds marins. En analysant les concentrations en bore dans le squelette des coquillages fossiles, on est capable de reconstituer le PH du passé. Enfin, les scientifiques vont modéliser les résultats pour se projeter dans le futur et évaluer l’impact de l’acidification des océans en 2100. Les résultats seront régulièrement communiqués aux décideurs. L’Europe veut en effet inclure ce phénomène dans les négociations de l’après Kyoto sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Nathalie Fontrel, France-Info, 1 June 2008. Article and podcast.


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